Comme cela avait été annoncé
lors des dernières Ghjurnate
internaziunale di Corti, en août
dernier, le débat public sur la
Loi sur la Terre proposée par
Corsica Nazione Indipendente
descend, aujourd’hui, dans
chaque région de Corse.
Le trente novembre dernier, plus
de deux cents balanins étaient
présents dans la salle « A
Stanza » du V.V.F. la Balagne à Calvi
pour participer au débat public sur le
projet de « loi sur la terre » organisé
par C.N.I. Avaient pris place à la tribune
Rosa Properi et Ghjuvan Guidu
Talamoni, élus du groupe Unione
Naziunale à la C.T.C., Francescu
Sargentini et Francescu Simeoni di a
Ghjunta de C.N.I. Etait également présent
dans la salle Ghjaseppu
Colombani, président de la F.D.S.E.A.
Après distribution du texte de la loi à
une assistance très intéressée, les animateurs
de la réunion ont présenté de
manière détaillée le projet et commenté
ses différents articles, notamment l’article
1er qui stipule et il est bon de le
rappeler que : « L’acquisition de biens
immobiliers situés sur le territoire de la
Corse est réservée aux citoyens corses,
ces derniers étant définis par référence
aux conditions requises par « A
Cunsulta Naziunale di a Corsica »,
soit, pour les non originaires de Corse,
une résidence effective, à titre principal
de 10 ans sur l’île ».
Tout comme ils
ont tenu à expliquer le pourquoi d’une
telle loi qui découle d’un constat :
l’augmentation vertigineuse des prix de
l’immobilier et la spéculation immobilière
dépossèdent les Corses de leurs
terrains et de leurs maisons. Ainsi, face
aux offres d’achats d’étrangers fortunés,
sans commune mesure avec les
capacités financières des familles corses,
nous sommes privés de l’accession
à la propriété sur notre terre. En un
mot, ci lampanu fora.
Voilà pourquoi, aujourd’hui, il est
urgent, car il en va de l’avenir de nos
enfants, d’imposer par un rapport de
force populaire les garde-fous nécessaires
avec une nouvelle légalité
concurrente de la loi française.
Comme
l’a martelé Ghjuvan Guidu Talamoni :
« le peuple corse doit maintenant
s’emparer du pouvoir législatif afin de
faire promulguer et appliquer cette
loi ». Véritable pavé dans la mare,
celle-ci s’adresse à tous les Corses et
nous fait sortir des sentiers battus du
droit commun français.
Le débat passionné qui a suivi avec
les très nombreux intervenants et les
questions posées concernant les difficultées
rencontrées pour se loger, accèder
à la propriété, pour installer les jeunes
agriculteurs ainsi que leurs craintes
suite aux orientations actuelles du
PADDUC (Plan d’Aménagement et de
Developpement Durable de la Corse)
après les propos du président de
l’Assemblée de Corse sur la désanctuarisation
de notre pays, qui fait la part
belle au tout-tourisme et à l’aliénation
de notre foncier, etc. Sans oublier leurs
inquiétudes avec la fin de la dérogation
de l’arrêté Miot en 2010 mais aussi
leurs intérrogations sur la manière de
faire adopter et appliquer cette loi.
Débat révélateur de l’espoir et de l’intérêt
que suscite au sein de notre peuple
cette initiative majeure de C.N.I.
Il a été également rappelé aux participants
que si notre terre est encore préservée,
on le doit surtout aux sacrifices
de nombreux patriotes corses qui ont
payé et paient encore le prix fort de
leur liberté et parfois de leur vie. Ce
qu’a d’ailleurs reconnu notre peuple à
l’occasion d’un sondage récent (55 %
des Corses). Ces hommes d’honneur
méritent notre indéféctible et total soutien.
Francescu Simeoni a, ensuite,
demandé aux personnes présentes de
faire preuve de générosité pour venir
en aide aux prisonniers politiques et à
leur famille surtout en cette période de
Noël.
Anghjulu Alfonsi
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Corsica Nazione Indipendente — 2008 |
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