Corsica Nazione Indipendente a tenu son
Assemblée Générale, le dimanche 8 juillet,
dans les locaux de l'université de Corti. Près
de 300 militants, des diverses sections
Aiacciu, Balagna, Bastia-Lupinu, Capi Corsu,
Cervioni, Corti, Extrême-Sud ou Fium'Orbu,
ont débattu, jusque tard dans la soirée, des
perspectives de luttes et de la stratégie du
Parti pour l'année à venir.
Le travail fourni par l'ensemble des sections était particulièrement
dense et les débats, qui ont suivi la lecture
des motions, ont entraîné de la part des divers participants,
des prises de positions passionnantes et souvent
passionnées.
En effet, après les dernières élections législatives du
mois de juin dernier, la question principale de cette AG
reposait sur la stratégie et l'avenir du Mouvement en tant
que structure : comment affirmer, renforcer, Corsica
Nazione Indipendente sur tous les terrains de lutte et
concilier une politique d'union avec l'ensemble des nationalistes.
Certains militants n'ont pas hésité à faire état de leurs
inquiétudes quant au devenir de CNI à moyen terme. Ils
considéraient notamment que le positionnement actuel
du Parti au sein de l'union manquait parfois de lisibilité
politique pour les militants. Cette situation étant de
nature à créer des tiraillements, de la confusion et d'affaiblir
éventuellement Corsica Nazione Indipendente sur
la portée de son discours, car ce dernier serait devenu
inaudible. Pour autant, les militants de ces sections ne
sont pas contre l'union. Bien au contraire. Ils souhaitaient
avant tout un renforcement de CNI sur le terrain,
lui redonner une marge de manoeuvre, et réaffirmer les
fondamentaux du Parti qui reposent sur la base du triptyque
complémentaire : lutte de masse, lutte institutionnelle,
soutien à la lutte armée. Ils prennent également
en compte le fait qu'ils existent deux axes majeurs au
sein du nationalisme moderne, que sont les courants
autonomistes et indépendantistes. Ils ont mis en avant
qu'il était nécessaire de créer, dans un premier temps,
les conditions d'un rapprochement entre les différentes
forces qui se reconnaissent dans le concept de LLN, et
d'établir, dans un deuxième temps, une union plus large,
au demeurant souhaitée par l'électorat et les sympathisants,
avec les nationalistes modérés et les mouvements
évolutionnistes. Il a été même proposé que des listes
proprement Corsica Nazione Indipendente soient constituées
lors des élections municipales de 2008, là où cela
était possible, ou au 1er tour des territoriales de 2010.
Par la suite, au 2e tour, une fusion des listes avec d'autres
nationalistes au 2e tour, au prorata des résultats
obtenus lors des 1ers tours était largement envisagée.
CNI doit redevenir, par son redéploiement, un référent et
un repère pour les nationalistes ainsi que pour le peuple
corse, et doit oeuvrer et peser à la mise en place d'une
solution politique.
Par rapport à la situation actuelle, d'autres militants ont
manifesté le désir que Corsica Nazione Indipendente
fasse preuve d'un sens des responsabilités et d'un plus
grand pragmatisme. Cela passe notamment par un renforcement
de la politique d'union, matérialisée ces dernières
semaines par la démarche Unione pè una soluzione
pulitica qui a réuni 14000 voix au 1er tour des législatives
2007. Ainsi, tout en privilégiant un renforcement
de Corsica Nazione Indipendente sur le terrain avec des
propositions précises, notamment sur la question du foncier,
de la précarité, de l'immigration, ou la question des
services publics, les militants souhaitaient créer les
conditions d'une union sans cesse plus large, vers d'autres
nationalistes et personnalités de progrès de la société
civile, sur la base d'un programme commun. Une telle
situation permettrait de rendre le mouvement national
incontournable et d'imposer les conditions d'une solution
politique négociée. L'étape institutionnelle a été qualifiée
d'incontournable et les indépendantistes se doivent
d'être forts qu'elle soit décisive. La démarche actuelle
dans laquelle est engagé le Parti n'a rien de réformiste,
dans la mesure ou les militants ont pleinement
conscience d'être indépendantistes et qu'ils pourront
tirer vers le haut un processus éventuel. La conjoncture
politique actuelle doit avant tout être considérée comme
une étape de la stratégie indépendantiste et restituée
dans un contexte organisationnel et tactique. Ce n'est
pas une fin en soi et la démarche doit être sans
cesse réévaluée. Le nationalisme de CNI reste
révolutionnaire.
Les participants ont néanmoins constaté des points d’accords
entre les diverses contributions, et une motion de
synthèse a été élaborée, et votée à la quasi unanimité,
sur la base de la position d’Aiacciu, amendée par Bastia,
Corti et Porti Vechju.
B.L
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Corsica Nazione Indipendente — 2008 |
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